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Toutes les raisons sont bonnes pour lire

Lire, cet acte simple et complexe à la fois qui fait frémir notre cœur en instance d’amour, de passion, de frissons, et qui met notre esprit dans un état d’alerte ou de grâce, est une merveilleuse fuite contrôlée vers l’absolu. Courte liste — personnelle et plus qu’incomplète — de moments volés à ces génies des mots.

Par Sylvie Poirier

Pour le sublime dans la noirceur

  1. Le miracle de la rose1946, Jean Genet Une quête de beauté, de pureté, d’amour et d’absolu dans un univers carcéral brutal, sans complaisance. Une écriture flamboyante, une incursion mystique, un livre marquant, «le meilleur de mon cœur», a écrit Jean Genet.

Pour la divine nonchalance de vivre

2. Bonjour tristesse, 1954, Françoise Sagan Ce premier roman a créé une véritable onde de choc dans la sphère littéraire. Sexualité féminine, culte du plaisir, gaminerie venimeuse, jalousie perfide… Une grande joie de plonger dans l’univers de Sagan, et pour longtemps.

3. Le blé en herbe, 1923, Colette Une histoire d’amour, de désir, de vacances. Un roman initiatique. Un petit goût de scandale pour l’époque. Une écriture vivante, belle, sensible, divinement brodée.

 

Pour une traversée fantastique

4. L’ombre du vent, 2001, Carlos Ruiz Zafon Un suspense historique et fantastique dans une Barcelone ravagée par la guerre civile. Un Cimetière des Livres Oubliés, un enfant qui doit adopter un ouvrage parmi des centaines de milliers. Un voyage initiatique au cœur des secrets de l’âme humaine. Magnifique!

5. L’histoire de Pi, 2001, Yann Martel Un récit haletant qui nous catapulte sur l’océan Pacifique dans une folle traversée où s’entremêle urgence de survivre, tourments spirituels et duel entre humanité et animalité. À lire au bord de la mer.

Pour une soirée altérée ou non…

6. Philémon, 1965 Cette bande dessinée de Fred a fait sourire beaucoup de baba cool comme moi lors de soirées sous influences. Un imaginaire débridé, un périple chimérique dans un monde formé des lettres du mot Atlantique. Jouissif.

 

Pour l’Histoire comme un roman

7. Marie-Antoinette l’insoumise (Les Reines de France au temps des Bourbons, 4), 2002, Simone Bertière Adulée et détestée du peuple français, la jeune adolescente sera reine pour le meilleur et pour le pire. Elle vivra la Révolution, connaîtra l’agonie de la monarchie et finira sous la guillotine. On lit cette biographie historique comme on lit un suspense où la réalité dépasse souvent la fiction.

Pour la réconciliation, la rencontre de l’autre

8. Les désorientés, 2012, Amin Maalouf Historien libanais et auteur infiniment lucide, Amin Maalouf est un grand humaniste, un homme clairvoyant qui parle d’exil, de déracinement, d’amitié, d’idéal de jeunesse à rapatrier. Une correspondance par lettres et «courriels», un coup de fil, des amis à réunir, un pays à réinventer. Un livre qui m’a servi de prélude à une œuvre magistrale.

9. Kuei, je te salue, 2016, Deni Ellis Béchard, Natasha Kanapé Fontaine Un échange épistolaire riche en émotions, en réflexions profondes sur le racisme afro-américain, sur l’intolérance, sur la souffrance du peuple autochtone, sur la haine. Un dialogue nécessaire qui fait du bien à l’âme.

Pour un féminisme obligé

10. Le deuxième sexe, 1949, Simone de Beauvoir Une œuvre marquante, féministe, philosophique, classée interdite par le Vatican (!). Celle qui a écrit «On ne naît pas femme, on le devient.», cherche à déconstruire le mythe de la femme idéale, qui condamne les autres à n’être que déception. J’étais étudiante en littérature quand ce livre m’a frappée de plein fouet. À lire absolument.

11. Une chambre à soi, 1929, Virginia Woolf Un essai audacieux, un pamphlet sur la place des auteures féminines dans l’histoire de la littérature. Selon Woolf, tout commence par un espace à soi, un lieu de liberté, une zone où personne ne s’immisce dans nos désirs, nos rêves, notre créativité, doublé d’une nécessaire autonomie financière. Révolutionnaire, pour la fin des années folles.

Pour noires nuits blanches

12. L’aliéniste, 1994, Caleb Carr New York, 1896. Theodore Roosevelt, alors préfet, tente de résoudre une enquête aux soubresauts morbides. Il mandate un trio explosif et brillant qui arpentera les quartiers sombres, brumeux et terrifiants du New York de l’époque. Une autopsie de l’esprit humain. Un roman prodigieux. (À lire avant de succomber à la récente série sur Netflix)

13. Déjà Dead, 1997, Kathy Reichs Son premier roman, son meilleur polar. L’anthropologue américaine nous entraîne dans un suspense haletant où son personnage principal Temperance Brennan entre en scène, et pas n’importe laquelle, Montréal!

14. Meurtriers sans visage, 1991, Henning Mankell On lit ce polar et on est captif. Impossible de ne pas dévorer toute la série. L’imparfait et attendrissant inspecteur Kurt Wallander n’a que faire de votre sommeil.

15. Suspect Numéro Un, 1997, Lynda Laplante Un premier suspense. Une auteure britannique. Une inspectrice qui tente de se faire respecter par des collègues machos. Une enquête difficile. Un pur bonheur.

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