style de vie

Parce qu’on a parfois besoin d’un coup de pouce…

Martine Marion n’a pas eu une vie facile, particulièrement dans les 18 derniers mois. C’est que Martine, 46 ans, s’appelait Martin jusqu’à 2016. Suite à son coming out en tant que transgenre, sa vie a basculée : mise à pied dans un domaine trop conservateur pour accepter son nouveau statut, séparation, crise financière… et la difficulté à vivre dans le respect dans une ville de région. « Je ne me doutais vraiment pas à quel point mon désir de vouloir assumer ma féminité en public allait affecter ma job, et le reste de ma vie en général… » me dira-t-elle ébranlée.

Vivre sans être constamment dévisagée et le désir d’être acceptée telle qu’elle est, c’est ce qui a amené Martine à Montréal il y a deux semaines. « Ici c’est le paradis ! » Et si un premier centre d’aide n’a pas été concluant pour elle, son arrivée au Chaînon, la maison d’hébergement pour femmes en difficulté, a été une bénédiction. Rencontre avec une femme courageuse qui a emprunté un chemin plus que laborieux pour être enfin elle-même.

  • Martine, comment t’es-tu retrouvée au Chaînon ?

Il y a deux semaines seulement en arrivant à Montréal et sans ressources, je suis allée chez Cactus, un organisme qui aide les trans et ce sont eux qui m’ont référé au Chaînon, que je ne connaissais pas. Pendant 2 jours ils n’ont pas eu de place pour moi, mais voilà qu’ils m’ont ensuite appelée pour me dire qu’ils pouvaient m’héberger, non pas une nuit, mais pendant 4 à 6 semaines, dans leur programme court/moyen terme.

Quelle chance, même si au début je me suis sentie un peu dévisagée. Moi je suis une personne qui ne s’est jamais laissé abattre, je suis une fille fonceuse et les intervenantes ont vu tout de suite que j’étais déterminée à me remettre sur pieds.

  • Comment les choses ont-elles évolué depuis?

Quand je suis arrivée, je n’avais aucune carte, que ce soit d’identité ou d’assurance maladie par exemple, due à ma négligence des dernières années. Là, j’arrive justement de la RAMQ ! Aussi, je me suis inscrite au programme MIRE, grâce auquel je bénéficie d’un soutien pour me trouver un emploi.

  • Où serais-tu allée s’il n’y avait pas eu le Chaînon ?

(Long silence) Je ne sais pas… je n’ai aucune idée…je me serais sûrement promenée de centre en centre en mode survie alors qu’ici, comme j’ai un toit, de la nourriture et que je suis en sécurité, je peux me concentrer sur mes objectifs à plus long terme. On est tellement bien nourris à part de ça !

  • De quoi rêves-tu?

J’aimerais un jour vivre dans le Village. Quand je vais là, je me sens tellement à ma place ! Mais j’y ai aussi vu beaucoup de pauvreté et de misère. Beaucoup de trans ont recours à la prostitution pour subvenir à leurs besoins… ils ont souvent été rejetés de leur milieu de travail, ce qui fait qu’ils se retrouvent dans le triangle infernal de l’itinérance et la prostitution, et puis de la drogue. Voilà pourquoi ultimement, j’aimerais devenir intervenante sociale. Pour pouvoir les aider.

Même si la situation de Martine sort un peu de l’ordinaire, reste qu’elle aussi, comme toutes les autres femmes hébergées au Chaînon, a eu besoin d’un coup de pouce. Tout comme ces femmes violentées, sans abris ou toxicomanes, Martine bénéficie des services offerts au Chaînon : un soutien psychologique, un suivi avec des intervenants professionnels, l’accès à une clinique juridique, soutien matériel, etc. Le gouvernement ne couvrant qu’environ 10 % des frais annuels, le centre doit compter sur la générosité de donateurs.

Le Chaînon c’est :

  • un établissement qui aide les femmes depuis 1932
  • 66 lits pour héberger des femmes dans le besoin chaque nuit
  • plus de 50 000 repas gratuits servis par année
  • 105 employés
  • 200 bénévoles dévoués

Heureusement, en plus du Chaînon, il y a de nombreux autres organismes locaux qui viennent en aide aux femmes.

Vous pouvez vous aussi contribuer en allant faire un tour dans votre magasin Pharmaprix préféré.

Pendant la campagne Cultiver la santé des femmes (jusqu’au 3 novembre) il est possible d’acheter et de personnaliser une icône Cultiver la santé des femmes, soit :

– une « feuille » pour 2 $

– un « papillon » pour 5 $

– une « pomme » pour 10 $ ainsi que

– un « oiseau » pour 50 $.

Les icônes sont affichées bien en vue sur l’arbre Cultiver la santé des femmes dans tous les magasins participants.

La campagne annuelle a permis de recueillir plus de 35 millions de dollars depuis 2002. L’an dernier, ce sont 500 organismes locaux qui ont bénéficié de 100 % des dons des clients de leur communauté respective.

J’espère que vous y participerez en grand nombre, soyez généreux et dites-vous que chaque dollar compte !

Merci d’avance d’aider les femmes de votre communauté et partagez votre geste avec le mot-clic : #PHARMAPRIXAIMEZVOUS

#CULTIVERLASANTEDESFEMMES

3 comments
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3 comments

Martine Marion 13 octobre 2018 - 23 h 54 min

merci Virginie pour mon témoignage j ai vraiment aimer pouvoir m ouvrir comme ca et j’aimerait pouvoir te raconter ma transition et l enfer que jai vécus dans l ombre de moi-meme je suis tjrs au Chainon et tres heureuse et jaimerait pouvoir te recontrer un men donner. ps: tu as utiliser le terme transexuel alors que au contraire je suis transgenre la difference est que le transexuel ne subi pas l operation et ne s habille qu au sexe opposer petite nuance que je tenait a te clarifier 🙂 ps: dit bonjour a Popa de ma part lol tu doit pas t ennuyer toi hi hi bref tu doit être un femme assez combler d avoir un homme comme notre chere Claude Meunier national 🙂 bref je tient a te revoir car mon historique aussi triste quelle soit, contient un message important que jaimerait transmettre a la generation d aujourd’hui hui et de demain donc stp gene toi pas de passer me voir au Chainon puis on ira kekpart bouffer et je te raconterait en detail mon cheminement de ce livre qui na pas fini d être écrit et de mon long parcours que jai due traverser en passant par les chemin rocailleux et les tempêtes que jai surmonter. Amicalement votre … Martine Marion

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Virginie Coossa 14 octobre 2018 - 8 h 10 min

Chère Martine, désolée pour le terme je l’ai changé immédiatement! Merci de ton précieux témoignage et à très bientôt j’espère XXX

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Martine Marion 14 octobre 2018 - 13 h 01 min

http://www.bulletinaylmer.com/vivre-en-toute-libert?id=824
Voici un autre article ( de ma region avant de venir m établir a Montreal 🙂 bonne lecture et je voudrait partager aussi avec toi une chanson que j ai composer expliquant ma transition au fils du temps et que tes lecteurs pourront lectrices pourront lire 🙂

Tel un ange je parcour le paradis
tel un oiseau je me prommène
au dessus de la terre et la mer
comme une chenille dans son coccon
je devient papillon
je suis libre maintenant je peux déployer mes ailes
et je vole vers le ciel

c’est mon monde c’est ma vie je suis trans et je sourie
je suis celle qui jadis dormait dans un profond someil
ya plus d’noirceur dans mon coeur ce n’est plus sombre a l’intérieur ( refarain)
je suis maintenant Libre

le temps passe et je change tranquillement
un nouveau corps se transforme en moi
je ressent les caresse d’une brise de printemps
ma peau douce me laisse (emporter par le vent 2x)

je suis elle et non il
et c’est comme ça que je m’affirme
c’est au quotidien que je vie au féminin
j’en apprend et j’ai appris
et se sera ma nouvelle vie (3X)

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