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Êtes-vous accro au bonheur ou au drame?

Si je pouvais vous suggérer une seule résolution pour l’année prochaine et les années futures, ce serait celle-là, NE PAS NOURRIR LE DRAME.

Vous ne vous sentez pas concerné(e)s ? Pourtant c’est une manie ultra répandue ! Dans toute les mises en situation possibles, n’avez-vous pas remarqué qu’il y en a toujours un pour soulever l’existence d’un problème, une pour pointer la chose qui ne va pas et surtout un ou une qui se plaint toujours de vivre un véritable drame, quel qu’il soit.

Pour mieux illustrer mon propos, je vais vous raconter une situation qui m’a marquée à vie. Il y a quelques années, j’étais dans la cuisine avec des amies à siroter un petit thé tranquille. Je vivais une période de conflit intense avec une personne et cette journée-là était la première accalmie dans cette période tumultueuse. À un moment, je me suis levée pour aller aux toilettes et avant de revenir à la table, j’ai eu l’idée d’appeler la meilleure amie de la personne avec qui j’avais un conflit, une personne qui avait toujours été de bon conseil dans le passé avec moi.

Lorsqu’elle a répondu mon appel, elle a eu à peine le temps de me traiter de traitre et de me reprocher que j’avais fait du mal à la personne que nous avions en commun, qu’elle me raccrochait au nez sauvagement !

Je revenue à la table complètement bouleversée et j’ai raconté à mes amies ce qui venait de se produire. Mon amie Gigi m’a aussitôt interrompue, en frappant très fort sur la table! BANG !

– Sophie ! Tu es accroc au drame ! Tout allait bien ; on jasait tranquillement, on riait… tout allait bien ! Mais non ! Tu as senti le manque! Il fallait qu’il se passe quelque chose ! Tu as eu besoin de ta dose de malheur ! Pour mettre fin au manque, tu es allée chercher le drame !
– ?! (Elle avait toute mon attention !)
– Oui, madame ! Tu es accro au drame ! C’est plus fort que toi ! Cette personne ne t’a pas appelée, ne t’a rien demandé, alors, pourquoi, sinon pour nourrir le drame, tu l’as appelée ? Hein ?! Tu avais besoin d’un “fix”, besoin d’adrénaline, alors tu l’as eue !
– …

J’étais estomaquée. Elle avait tout à fait raison !! Je n’avais absolument aucune raison d’appeler cette personne autre que celle de prêter flanc à la critique, au conflit, à la confrontation, ou à la déception.

Je vous jure que tel un chiot pris en flagrant délit, j’ai intégré la consigne et depuis ce moment-là, je fais tout ce que je peux pour ne pas nourrir les drames. Dans le cadre de mon métier de médiatrice, c’est d’ailleurs ce qui fait ma force: désamorcer les bombes, intercepter les conflits inutiles avant qu’il y ait trop de dommages.

Je fais tout pour éviter de nourrir le drame dans ma petite famille. Et je peux vous dire que les petites filles et les ados à coups de “Tu ne me comprends pas!” , de “Personne ne me comprend !” sont de bons déclencheurs. Dans le couple, en amitié, au travail, j’essaie de garder le cap sur les résultats. Bref, veux-tu avoir raison ou veux-tu être heureux ?  La vie nous apporte assez de problèmes et d’embûches par elle-même qu’il serait judicieux de ne pas s’en créer nous-mêmes davantage!

Ça prend des efforts, de réels efforts, mais on peut réussir à se conditionner pour le bonheur. Ce n’est pas parce que tu es habitué(e) à ce qu’on te rejette, que tu dois prêter flanc à ce que ça arrive, ce n’est pas parce que tu es habitué(e) à ce qu’on te critique constamment que tu dois aller chercher constamment l’approbation de ceux qui te critiqueront.

Le drame est un ours. Il ne faut pas nourrir l’ours.

Il faut se poser la question avant d’agir. Pourquoi j’appelle ou je confronte cette personne aujourd’hui ? Est-ce nécessaire ? Est-ce que ça nourrit le drame ? Pourquoi je pose cette question à mon conjoint ? Est-ce que c’est parce que je m’attends inconsciemment à une réponse qui va mettre de l’huile sur le feu ?

Et surtout, est-ce que je suis confortable avec l’absence de drame ? Est-ce que je suis confortable avec le bonheur ? En fait, est-ce que je trouve ça un petit peu plate le bonheur ?

On s’en reparlera dans une autre chronique ! Mais là-dessus, je peux déjà dire qu’avant de s’habituer au bonheur et à tout mettre en oeuvre pour le nourrir, il y a des phases inconfortables. Et l’une des premières phases, c’est de reconnaître notre dépendance aux malheurs, aux drames, à la souffrance, aux difficultés ou au stress, et de se mettre en mode « conscient » pour s’en défaire !

La prochaine fois qu’il ne se passe rien de spécial dans votre vie, qu’il n’y a pas de conflit, que vous ne manquez de rien dans le moment présent, je vous invite à prendre le temps de savourer, même si c’est inconfortable.

Si vous réussissez à ne pas gâcher le moment, vous êtes assurément sur la bonne voie !

4 comments
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4 comments

Serge 19 janvier 2018 - 10 h 10 min

Merci Virginie 😀

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Virginie Coossa 19 janvier 2018 - 11 h 28 min

Et surtout merci à Sophie!

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Marie-Josée Labrecque 20 janvier 2018 - 6 h 07 min

Merci Virginie de donner une voix à Sophie par l’entremise de ce blog. Je deviens accro à ces billets et les attend chaque mois dorénavant. Bon week-end ma belle.

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Virginie Coossa 20 janvier 2018 - 11 h 07 min

Moi aussi j’attends toujours ses billets avec impatience! 😉 Bon we, Virginie XX

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